qu'est ce qu'un AS ?
Le statut d'as s'obtient en principe au bout de cinq victoires en combat aérien et ce en référence au nombre de signes sur la carte à jouer « As ». Mais ce comptage ne prend pas en compte les victoires « probables » (la victoire n'a pas été confirmée par d'autres observateurs que le pilote), ou bien les enregistre comme une demi-victoire.
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Pierre Closterman
Biographie
Pierre Clostermann est le fils d'un diplomate d'origine alsacienne et lorraine en poste au Brésil où il croise Jean Mermoz et Henri Guillaumet, alors pilotes de l'Aéropostale. En 1935, il reçoit son baptême de l'air sur l'hydravion Latécoère Lieutenant de Vaisseau Paris sur l'étang de Biscarosse. En 1937, à l'âge de seize ans, il apprend à piloter sur un De Havilland Tiger Moth2 à l'aéroclub du Brésil à Manguinhos. Il apprend la voltige sur un Bücker Jungmann3 avec pour instructeur de voltige l'allemand Karl Benitz, qui fut tué en vol durant la guerre de 39-45. De 1937 à 1940, il prépare un diplôme d'ingénieur aéronautique au California Institute of Technology5 aux États-Unis. En 1940, il obtient son diplôme d'ingénieur en aéronautique et son brevet de pilote professionnel4. Il rejoint alors l'Angleterre, via le Brésil, l'Uruguay et l'Afrique du Sud, pour s'engager dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL). Il a déjà 315 heures de vol à son actif
Pierre Clostermann reçoit sa première affectation opérationnelle en janvier 1943 et rejoint le Groupe de Chasse 341 "Alsace", composé uniquement de Français Libres et basé à Turnhouse (Écosse) puis à Biggin-Hill (Angleterre). Il pilote un Spitfire immatriculé NL-B. Le 12 mai 1943, il est abattu au-dessus de la Manche par un Messerschmitt 109. Il se parachute sans dommage. Il remporte ses deux premières victoires le 27 juillet 1943, au cours d'un combat contre des Focke Wulf. Le 27 août 1943, il vole comma ailier du Commandant Mouchotte, le commandant de l'Alsace. Si Pierre Clostermann parvient à remporter une troisième victoire sur une Fw 190, le commandant Mouchotte pour sa part ne rentrera pas. Son corps sera rejeté par la mer à Midlekerque, en Belgique, le 3 septembre 1943, et sera identifié formellement au début de 1946.
Le commandant Bernard Dupérier qui remplace Mouchotte à la tête de l'Alsace interdit Pierre Clostermann de vol et ne lui autorise que des missions de second ordre, lui faisant porter la responsabilité morale de la perte du commandant d'unité. Devant la dégradation de la situation, Pierre Clostermann demande sa mutation dans une autre unité. Le 26 septembre 1943, il effectue sa dernière mission (calibrage de radars anglais) avec le Groupe Alsace, au cours de laquelle il abat un Messerschmitt 109 G (Seulement endommagé pour la RAF !). Deux jours plus tard, le 28 septembre 1943, il est affecté à la RAF, au Squadron 602. Il pilote un Spitfire immatriculé LO-D. Le 7 janvier 1944, il attaque seul au-dessus d'Abbeville une formation de 3 Fw 190 et endommage l'un d'entre eux. Il en abat 3 à 5 autres en juin 1944, sur le front de Normandie, et met en feu 3 véhicules ennemis dont 2 camions citernes. Le 11 juin, il se pose pour la preière fois en France. et le 6 juillet il reçoit la DFC. Promu sous-lieutenant, il est envoyé au repos après avoir accompli deux tours d'opérations successifs, soit 600 jours d'activités ininterrompues. A son retour au combat, Pierre Clostermann est affecté comme chef d'escadrille au Squadron 274, puis au Squadron 56 en mars 1945 et enfin au Squadron 3 en avril 1945. Ces 3 unités sont équipées de Tempest, un appareil à très hautes performances, capable de rivaliser avec les meilleurs appareils Allemands.
Le 14 janvier 1945, Bruno Klostermann, cousin allemand éloigné de Pierre Clostermann, est abattu aux commandes de son Messerschmitt 109. Le 24 mars 1945, Pierre Clostermann est touché par la flak et doit se poser sur le ventre. Le 21 avril 1945, lors d'une mission durant laquelle deux de ses équipiers sont abattus par un Focke-Wulf 190 D9, Pierre Clostermann aurait déclaré au reste de sa patrouille "Leave it to me, it's a piece of cake" ("Laissez-le moi, ça va être du gâteau") en parlant de l'avion allemand, qu'il comptait bien descendre. Quelques minutes plus tard, il était la troisième victime de cet as allemand (vraisemblablement Hans Dortemann -38 victoires-). Ce qui valut à Pierre Clostermann de figurer dans le dernier "bêtisier" de la RAF de la guerre.
Il se distingue tout particulièrement le 3 mai 1945 où, à la tête de la 122 e Escadre de la RAF (Wing 122), il attaque la base aéronavale de Grossembrode au Danemark, malgré la couverture de 200 chasseurs allemands. Il abat personnellement un Junker 252 qui vient de décoller, puis 2 Dornier au-dessus du détroit de Fenhmarn. Au cours d'une nouvelle passe de mitraillage, il endommage gravement au sol 2 Arados 232 et 2 Blom et Vhoss au mouillage. Il participe ensuite à la destruction en combat aérien d'un Messerschmitt 109 et d'un FW 190. Durant cette action, 14 chasseurs ennemis sont descendus pour une perte de 10 de ses coéquipiers.
Le lendemain, lors d'une opération sur la base aéronavale de Schleswig, Clostermann détruit seul 2 Dornier 18 au mouillage et 2 vedettes lance-torpilles.
Il termine la guerre avec le grade de capitaine et un palmarès impressionnant : plus de 2 000 heures de vol, dont près de 600 de vol de guerre, 33 victoires aériennes homologuées et 5 probables, ce qui fait de lui le premier as des chasseurs français de la 2 nde Guerre mondiale. De plus, il a détruit, au cours d'assauts en vol rasant, 225 camions, 72 locomotives, 5 tanks, 2 vedettes lance-torpilles et une quantité considérable de matériel ennemi. Si le nombre de ses victoires a souvent fait l'objet de polémiques, il ne fait aucun doute que ses talents d'écrivain et le succès extraordinaire de son ouvrage de référence "Le Grand Cirque" est à l'origine de bien des vocations.
Le 12 mai 1945, lors d'un défilé aérien au-dessus de Bremenshaven, les quatre avions de la section de Pierre Clostermann se percutent (panne d'alimentation d'un équipier). Pierre Clostermann est le seul pilote a en réchapper. Le 1 juillet 1945, lors d'une démontration devant le roi du Danemark à Copenhague, le Tempest de Pierre Clostermann a une panne de moteur et de train d'atterissage, et s'écrase. Pierre Clostermann n'est pas blessé. Le 27 août 1945 - Pierre Clostermann est démobilisé à sa demande.
Marin De La Mélée
Biographie
Edmond Marin la Meslée, né le 5 février 1912 à Valenciennes et tué au combat le 4 février 1945 à Dessenheim (Haut-Rhin), est l'as de l'aviation française le plus titré de la campagne de France avec seize victoires aériennes confirmées (et quatre autres probables) remportées entre janvier et juin 1940. Roland Dorgelès présenta ce héros de la chasse aérienne mort avant la victoire finale comme le « Guynemer de la guerre 1939-1945 ».
René Mouchotte
Biographie
Né le 21 août 1914 à Saint-Mandé, René Mouchotte est le fils d'un distillateur. Ayant appris à piloter à l'âge de 18 ans, il fait son service militaire dans l'armée de l'air, à la base aérienne d'Istres, où il obtient le grade de sergent et son brevet de pilote. Pilote de tourisme à son retour à la vie civile, il est mobilisé en septembre 1939 et affecté, non dans une escadrille de chasse, comme il l'aurait voulu, mais au Centre d'Instruction de la Chasse, à Chartres (future Base aérienne 122 Chartres-Champhol), puis, en mai 1940, à l'École de formation des sous-officiers du personnel naviguant à Avord. Envoyé à Oran en mai 1940, il est révolté par l'annonce de la demande d'armistice du maréchal Pétain le 17 juin 1940 et décide de rejoindre l'Angleterre. Le matin du 30 juin 1940, en compagnie d'Émile Fayolle, Charles Guérin, Georges Heldt, Henry Lafont et Hubert Stourm, il s'empare du Caudron Simoun n° 174 et d'un Caudron Goéland sur l'aérodrome de La Sénia et parvient à rejoindre Gibraltar1.
Ayant rejoint l'Angleterre en bateau le 13 juillet, il signe un engagement dans la RAF, qui l'envoie en entraînement au 6th Operational Training Unit de Sutton Bridge (Lincolnshire), avant de l'affecter, en septembre 1940 au No. 245 Squadron, au sein duquel il mène des opérations de surveillance en mer d'Irlande. Promu adjudant en octobre 1940, il rejoint ensuite le No. 615 « County of Surrey » Squadron de la Royal Auxiliary Air Force surnommé "Churchill's own", dans le sud de l'Écosse, et prend part à la fin de la bataille d'Angleterre ; il effectue alors deux à quatre sorties chaque jour. Leader d'une section de son escadrille au début de décembre 1940, il est nommé sous-lieutenant et chef de Flight par intérim en mars 1941, avant de recevoir sa première citation en juin. En juillet, il est nommé lieutenant et — distinction alors inédite pour un étranger — flight commander (chef d'escadrille) d'un squadron britannique. Il abat son premier avion — un Junker 88 — le 26 août 1941 et incendie plusieurs bâtiments allemands en Manche quelques semaines plus tard.
À la fin de 1941, il participe à la création du groupe de chasse Île-de-France, le No. 340 « free french » Squadron, unité des Forces aériennes françaises libres, et devient, en février 1942, commandant de l'escadrille « Paris ». Promu capitaine, il effectue sa première mission avec son groupe le 12 avril, reçoit la croix de guerre avec palme des mains du général de Gaulle le 14 juillet et participe à l'opération Jubilee sur Dieppe le 20 août.
Promu commandant, il est, la même année, le premier français à commander un groupe de chasse britannique, le Squadron Leader du No. 65 Squadron. Au début de 1943, il met sur pied le groupe de chasse Alsace, GC III/2, alias No. 341 « free french » Squadron pour la RAF, installé à Biggin Hill, dans le sud de l'Angleterre, et dont il prend le commandement le 9 janvier ; il a sous ses ordres notamment Pierre Clostermann. Le 15 mai, à la tête de son unité, il abat un Focke-Wulfe au-dessus de la France.
Douglas Bader
Biograpie
Douglas Bader, de son nom complet Douglas Robert Steuart Bader, est un aviateur britannique, né le 10 février 1910 à St John's Wood et mort le 5 septembre 1982. Alors qu'il avait été amputé des deux jambes à la suite d'un accident survenu avant la guerre, il reprend du service dans la RAF au moment où commence la Seconde Guerre mondiale. Il resté célèbre comme un "as" de la RAF, ayant remporté une trentaine de victoires dont 22 confirmées en seulement 15 mois d'opérations, dans des combats aériens au-dessus de la Manche lors de la Seconde Guerre mondiale nonobstant son handicap.
Le 27 novembre 1939, huit ans après son accident, Bader se retrouve à nouveau en solo aux commandes de l'avion Avro Tudor K-324. Très vite, Bader se retrouve à bord d'un Fairey Battle, bombardier de jour monomoteur, puis d'un Miles Master, dernière étape pour un pilote de la RAF avant les Spitfire et Hurricane. En février 1940, Bader rejoint le 19e Squadron à Duxford, étant, à 29 ans, considérablement plus âgé que tous les pilotes l'entourant. Deux mois plus tard, il est nommé commandant de l'escadrille 222, une autre escadrille de Duxford, qui était en train de remplacer ses Blenheim par des Spitfire.
Juste avant sa prise de commandement, il tente de faire décoller son Spitfire avec l'hélice réglée sur grand pas et, fatalement, s'écrase au décollage. S'il n'avait pas déjà été amputé, il aurait perdu ses jambes dans l'accident. Là, il suffit juste de redresser les prothèses tordues. Choqué par la bêtise de la faute de débutant qu'il a commise, il la reconnait pleinement. Heureusement pour lui, le ministre de l'air, Trafford Leigh-Mallory, considère que la leçon a porté et que la faute ne se reproduira jamais, et le confirme donc dans son commandement.
En juin 1940, Bader est envoyé, avec son escadrille 222, pour couvrir la retraite de Dunkerque. C'est au cours d'une de ces sorties que Douglas Bader remporte sa première victoire aérienne contre un Messerschmitt 109. Toujours en juin 1940, il est nommé commandant de l'escadrille 242, une unité canadienne qui avait été durement touchée pendant la bataille de France, et dont le moral était très bas. Celui-ci ne s'améliore guère quand, sur l'aérodrome de Coltishall (en), les hommes voient débarquer un commandant cul-de-jatte. Bader a tôt fait de dissiper leurs craintes, en leur offrant une démonstration de voltige aérienne de 30 minutes. Après s'être débattu avec des problèmes d'approvisionnement, Bader peut rapidement déclarer son escadrille de 18 Hurricane apte au combat. Il était temps, la bataille d'Angleterre est sur le point de commencer.
Pendant celle-ci, Bader participe à l'élaboration de la stratégie du Big Wing (en), qui consiste à faire sortir plusieurs escadrilles de chasseurs ensemble pour affronter les vagues de bombardiers allemands, de manière à en abattre le plus possible pour faire avorter les bombardements avant qu'ils aient lieu. Lorsque la bataille d'Angleterre prend fin, Douglas Bader reçoit les Distinguished Flying Cross (DFC) et Distinguished Service Order (DSO), et devient le Wing Commander (en) de l'aérodrome de Duxford.
En mars 1941, il quitte la 242 et devient le Wing commander de l'aérodrome de Tangmere, prenant sous son commandement trois escadrilles de Spitfire (les 145, 610 et 616), ainsi qu'une escadrille de Beaufighter. Douglas Bader, durant cette période, fait preuve d'un esprit tactique hors du commun, en travaillant en coordination étroite avec son pendant au sol, le contrôleur A.G. Woodhall. Pour son brillant commandement , il reçoit une barre à sa DSO.
L'ange déplumé[modifier | modifier le code]
Bader semble invincible mais, le 9 août 1941, après avoir remporté deux nouvelles victoires aériennes, il percute en vol un troisième Messerschmitt 109 et est obligé de sauter en parachute. Au cours de l'extraction du cockpit, il perd ses prothèses. Il est alors fait prisonnier, et envoyé dans un hôpital près de Saint-Omer, à proximité de l'endroit où se trouve la tombe de son père. De la camaraderie née entre aviateurs et de la sympathie gagnée auprès d'Adolf Galland, Bader profitera pour soumettre une requête à l'ennemi : il souhaite que soit envoyé un message à sa femme, contenant entre autres une demande que lui soient envoyées ses prothèses de rechange. La Wehrmacht enverra le message sur les canaux maritimes internationaux d'urgence, invitant l'Angleterre à trouver un arrangement pour que ses jambes artificielles lui soient parachutées sans heurt. Cependant, les Anglais ne l'entendent pas ainsi, et le message restera sans réponse. Néanmoins, la RAF profitera d'une mission de bombardement pour parachuter, au milieu des bombes, une caisse contenant son appareillage1.
Grâce à ses nouvelles prothèses, très vite, il fait la première de ses nombreuses tentatives d'évasion. Envoyé alors de camp en camp et d'évasion en évasion, il se retrouve prisonnier dans la célèbre forteresse de Colditz, où les Allemands, lassés mais admiratifs de cet officier hors du commun, lui confisquent finalement ses prothèses, après qu'il a refusé de promettre de ne plus s'évader.
Au printemps 1945 dès sa libération par la première armée américaine qui vient de prendre Colditz, il se précipite à Paris pour demander un Spitfire et retourner se battre avant la fin de la guerre. Mais la permission lui est refusée. Il est alors promu Group Captain et prend le commandement de l'école de commandement des chasseurs à Tangmere, puis est nommé commandant du secteur Essex avec le 11e Groupe de North Weald. Le 15 septembre 1945, il mène personnellement le défilé aérien de la victoire, comprenant 300 avions, au-dessus de Londres.
Jacques Remlinger
biographie
D'origine alsacienne, son père est commerçant et possède une maison d'import-export en Angleterre. Jacques Remlinger fait ses études à Harrow.
En 1940, il suit une formation de pilote à l'école élémentaire de Sywell. Il s'engage alors dans la France libre2 à l'âge de 18 ans. Il sert d'abord au Groupe de chasse Alsace.
En 1941, il suit un entrainement à Rednal et est alors détaché dans la RAF au groupe de chasse 602 City of Glasgow, groupe que rejoint Clostermann en septembre 1943. Ils effectuent de nombreuses missions ensemble.
En mission avec un autre pilote de son groupe, le Néo-zélandais Bruce Oliver, le 17 juillet 1944 au-dessus de la Normandie, ils mitraillent sur la route Livarot-Vimoutiers2, près du village de Sainte-Foy-de-Montgommery, une voiture allemande escortée par des motards. Un des motards de l'escorte est tué et le chauffeur est mortellement touché. La voiture fait une embardée et part dans le fossé, blessant grièvement à la tête le maréchal Rommel, dont c'était le véhicule et qui rentrait à son QG au château de la Roche-Guyon. Remlinger n'eut confirmation qu'en 1990 à l'ouverture des archives de la RAF, qu'il s'agissait de la voiture du maréchal allemand. Contrairement au passage concernant les circonstances de sa mort dans le discours de Pierre Closterman en hommage à Remlinger (ci-dessous), Rommel fut contraint au suicide par ordre de Hitler à la suite de sa participation au complot du 20 juillet 1944.
Après guerre, il épouse une Anglaise et s'installe en Angleterre. Son fils Michael devient pilote dans la RAF.
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